Les artistes
Une série d'oeuvres d'art de jeunes artistes ou d'artistes confirmés jalonnent le parcours de l'exposition.
Viewer
vidéo, 1996 - Courtesy of the artist
La précédente exposition du Musée de l’Europe donnait la parole à 27 Européens.
À
présent, c’est au tour des Américains de Gary Hill de vous accueillir.
La société américaine est une véritable mosaïque de cultures, fruit d’un
afflux d’hommes et de femmes venus de toutes les parties du monde,
notamment d’Europe. Un afflux qui n’a jamais cessé. L’exposition évoque
la fécondité des échanges entre l’Europe et les États-Unis.
Né à Santa Monica, Gary Hill habite et travaille à Seattle. Il compte parmi les pionniers de la vidéo en tant qu’art. Ses installations audiovisuelles, pilotées ou non par les mouvements du spectateur, créent des « environnements » virtuels. L’observateur passif devient participant actif.
Peeping Tom
vidéo interactive, 2007 - Courtesy of the artist
Tout comme Viewer, l’œuvre précédente, Peeping Tom joue avec l’idée de voir et d’être vu. Cette exposition illustre comment deux continents, l’Europe et l’Amérique du Nord, se contemplent, avec méfiance ou avec enthousiasme. Au sein de cette installation interactive, vos faits et gestes sont suivis par les caméras de la vidéo, mais aussi par les yeux des autres visiteurs.
Après une carrière dans le monde du théâtre, Thomas Israël, né en 1975 à Bruxelles, se consacre à l’art vidéo et aux installations interactives. Il a une prédilection pour la création d’espaces offrant une expérience totale, où l’observateur se transforme en acteur. Ses installations ont notamment été exposées aux Abattoirs de Toulouse, au palais des Beaux-Arts de Lille ou pendant Europalia Chine à Bruxelles.
Yes
néon, 2008 - Courtesy Aeroplastics contemporary gallery
Yes, ce mot qui vient souvent à la bouche des Américains pour donner plus de force à leur optimisme, est ici formé par les symboles graphiques du yen japonais, de l’euro et du dollar américain. Outre les relations qu’entretiennent l’Europe et les États-Unis au niveau politique, social et culturel, l’exposition aborde également les liens économiques qui se tissent entre les deux puissances.
Bosse Sudenburg est né en 1975 dans la ville allemande de Magdebourg. Il a étudié l’art et le cinéma expérimental à l’Université de Berlin. Il a travaillé différents supports comme les installations, la peinture et la vidéo. Ses œuvres très variées ont déjà été exposées à Londres, Bâle, Glasgow et Rome.
XDENTITÉ,
bois et miroir, 2006 - Courtesy of the artist
Les visages noirs sculptés sont entassés et emprisonnés dans de petites cases. Ils regardent le miroir, métaphore de leur propre quête d’identité. L’artiste représente des personnes qui, pour une raison ou une autre, se trouvent dans une situation dégradante qui leur fait perdre leur identité. Les esclaves africains arrivés en Amérique au XVIIIe siècle sont du nombre.
Âgé de 44 ans, originaire de la Côte d’ivoire, l’artiste réside et travaille aujourd’hui à Essen. La tension entre ses origines africaines et sa place actuelle dans l’art international – il parle lui-même de la dualité entre son histoire et son cadre de vie – se dégage très bien de ses sculptures et ses dessins poignants.
Les Écarlatines de la mort
Photo : Jacques Lessard, mai 1998
Des femmes amérindiennes se sont réunies afin de coudre des vêtements pour leurs enfants malades de la fièvre. Elles utilisent des couvertures appelées « écarlatines » reçues en échange de fourrures. Hélas, ce sont justement ces couvertures qui sont porteuses du virus de la variole qui a décimé des tribus entières. Même si à cette époque nul ne comprenait le phénomène, nous nous rendons compte aujourd’hui du rôle important de la propagation des maladies dans la conquête et la colonisation des Amériques.
Cette installation a été créée par les artistes Lalie Douglas, Carole Baillargeon et Daniel Castonguay sous la direction artistique du metteur en scène Michel Marc Bouchard dans le cadre de l’exposition Ludovica, présentée au Musée de la civilisation à Québec en février 1998. L’installation fut ensuite offerte à la Maison amérindienne de Mont-Saint-Hillaire, fondée en 2000 par le peintre sculpteur André Michel.
Global Village People
feutre et métal, 2005 - Courtesy Stella Lohaus Gallery
Sven ’t Jolle transpose et transforme la grandiose toile de Pellizza, Le Quart-état, sur une surface métallique. L’image du XIXe siècle des ouvriers italiens qui se révoltent contre leur situation misérable devient chez Sven ’t Jolle une image critique de la mondialisation, qui ne produit pas le bien-être pour tout le monde. L’artiste anticipe en quelque sorte l’étape suivante, que certains ouvriers désespérés franchiront : émigrer vers un monde meilleur.
Le travail de l’artiste anversois Sven’t Jolle brasse les thèmes sociaux, politiques, culturels, historiques et artistiques. L’œuvre, très variée (installations, dessins, collages, sculptures), reflète son engagement social et politique.
American Quilt
papier, 2010 - Courtesy of the artist
Pour représenter la contribution européenne à la démographie américaine des XIXe et XXe siècles, nous avons demandé à Isabelle de Borchgrave d’imaginer et de réaliser une courtepointe (quilt), expression par excellence de l’art folklorique des États-Unis. Inspirée par une carte géographique des origines ethniques des États-Unis, l’artiste a dessiné des motifs traditionnels des pays européens qu’elle a ensuite assemblés selon cette référence cartographique. Au verso, elle a reproduit, à sa manière, l’œuvre Flag de Jasper Johns réalisée en 1954.
Isabelle de Borchgrave vit et travaille à Bruxelles où elle est née en 1946. Formée à l’Académie de dessin et des Arts décoratifs et à l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles, elle développe dès la fin de ses études ses talents de designer et de styliste. Isabelle est devenue incontestablement une référence mondiale dans le domaine du travail du papier, que ce soit pour les produits commerciaux, les costumes, les vêtements ou les objets uniques et éphémères. de ce talent éclatant sont nées quatre collections de robes en papiers couvrant 300 ans d’histoire de la mode. Ces collections voyagent actuellement à travers le monde.
The absence of ideology
mixed media, 2005 - Aeroplastics contemporary gallery
L’artiste présente une valise dont l’intérieur est tendu de velours
rouge. On y découvre un marteau et une faucille de cérémonie,
emprisonnés dans une toile d’araignée.
McGill symbolise la chute du
communisme et aussi la disparition du combat idéologique entre l’Est et
l’Ouest, un combat qui a influencé le développement de l’identité
occidentale.
L’artiste anglais Dominic McGill habite et travaille à New York. Ses œuvres sont souvent très politiquement connotées. Il est connu pour ses dessins narratifs où il guide le visiteur à travers une histoire contemporaine, animée et critique.
L’Europe et l’Amérique
Nous avons demandé à Richard Kenigsman d’illustrer ce dernier espace.
Il l’a fait avec ironie et tendresse, en artiste qui a intégré les
leçons du Pop Art dans son œuvre.
Voici donc un vieux couple auquel il arrive de se déchirer, mais qui sait qu’il ne se défera jamais.
Richard Kenigsman est né en 1945 à Bruxelles où il vit et travaille. C’est avec ironie, subversion et autodérision qu’il revisite d’anciennes photos ou d’anciennes publicités pour répondre par la peinture, la sculpture ou la photographie à la question de son identité multiple, juive, belge et européenne. Entre autres.
Notre océan
vidéo, 2010
Qu’avons-nous fait ensemble dans le passé, que faisons-nous ensemble aujourd’hui, nous, Européens et Américains ? Le film de Santos Hevia le montre à sa manière, légère et poétique, faussement enfantine et parfaitement sérieuse. La question que pose ce film en filigrane découle des deux premières : que voulons-nous faire ensemble demain ? Et il formule une réponse en forme de vœu : l’océan qui nous sépare a toujours été un trait d’union, et doit le rester à tout jamais.
Santos Hevia est né en 1969 en Espagne. En 1973, il arrive en Belgique ; il accomplit ses études de cinéma à l’iAD. il réalise son premier court-métrage en 2000, Hestoria d’un Vezu qui remporte un certain succès festivalier (dont L’iris d’Or pour le meilleur court-métrage belge au Festival européen de Bruxelles). Il réalise quelques documentaires puis revient au court-métrage avec Matar el tiempu en 2006 et Vencíu en 2008. Ces trois films forment un ensemble sur la ruralité et les origines du réalisateur. il a terminé La Vida de María de Magdalá en 2010, déjà sélectionné au Festival des Films du monde au Canada (août 2010).
La réalisation du parcours artistique a été rendue possible grâce à l’expertise de Jérôme Jacobs: